Les 3 conseils pour maintenir son autonomie en vieillissant
L’âgisme et ses stéréotypes influencent le comportement des personnes, notamment dans une vision très fataliste du vieillissement. En France, nous surestimons le pourcentage de seniors en perte d’autonomie. En réalité, la majorité des personnes vieillissent dans de bonnes conditions et restent indépendantes. Seuls 8% des plus de 60 ans et 20% des plus de 85 ans sont dépendants. L’âge moyen de perte d’autonomie est de 83 ans (source Insee 2021)
Mais dès l’âge de 50 ans, la vision de nos propres parents devenant plus dépendants nous fait ressentir notre propre crainte vis-à-vis du temps qui passe et du vieillissement.
Les besoins évoluant, les rôles parents-enfants s’inversent : La génération sandwich qui après s’être occupée des enfants pour en faire des personnes adultes indépendantes (ce qui apparaît comme étant dans l’ordre des choses), doit en faire autant à l’égard de leurs parents.
1- Qu’est-ce la perte d’autonomie ?
L’autonomie représente la capacité à prendre des décisions et à agir de manière indépendante, tout en restant en sécurité. Il existe quatre formes d’autonomie que nous définirons :
Autonomie physique
L’autonomie physique fait référence à la capacité à accomplir les activités de la vie quotidienne (AVQ) sans aide extérieure. Cela inclut des tâches primaires telles que se lever, se laver, s’habiller, manger, et se déplacer.
Une bonne autonomie physique permet de maintenir une indépendance fonctionnelle et de réduire la dépendance envers les aidants ou les dispositifs d’assistance.
La diminution de l’autonomie physique peut être due à des maladies chroniques, des troubles musculo-squelettiques, ou des accidents. Les aides techniques (comme les cannes, les déambulateurs, ou les fauteuils roulants) et les aménagements du domicile (barres d’appui, rampes) peuvent compenser certaines pertes d’autonomie physique.
Autonomie mentale
L’autonomie mentale concerne les capacités cognitives, telles que la mémoire, la concentration, le raisonnement, la résolution de problèmes et la prise de décision.
Une autonomie mentale intacte est cruciale pour la gestion des finances, la planification des activités, et l’interaction dans des environnements sociaux et physiques.
Des stratégies de stimulation cognitive, des activités intellectuelles régulières, et un environnement structuré peuvent aider à maintenir ou ralentir la dégradation des troubles cognitifs qui sont souvent la conséquence de la maladie d’Alzheimer, d’un AVC ou d’autres formes de démence.
Autonomie émotionnelle
L’autonomie émotionnelle est la capacité à gérer ses émotions, à maintenir une stabilité émotionnelle, à maintenir un bien-être psychologique et à faire face aux stress et aux défis de la vie.
Une bonne autonomie émotionnelle permet de vivre de manière équilibrée et de maintenir des relations sociales saines
Le soutien psychologique, les thérapies, et les activités sociales permettent un maintien de l’autonomie émotionnelle lors d’épreuves telles que la perte de proches, d’un animal, à des changements de mode de vie ou à des problèmes de santé.
Autonomie sociale
L’autonomie sociale se réfère à la capacité de maintenir des relations sociales et de participer à des activités communautaires sociales ou culturelles, la capacité à communiquer efficacement, à entretenir des amitiés.
Une autonomie sociale forte contribue à un sentiment d’appartenance et à une meilleure qualité de vie en favorisant les interactions sociales pour réduire l’isolement
Il faut encourager à l’inscription dans des clubs, des associations, des activités de groupe. Il est nécessaire également de former aux technologies de communications modernes, comme les réseaux sociaux et les applications de messagerie pour faciliter le maintien des liens sociaux.
2 – Les 3 conseils à appliquer pour garder son autonomie
Pour préserver une bonne indépendance en vieillissant, il est impératif d’anticiper. D’une part, pour la rendre moins brutale et améliorer sa qualité de vie si cela devait arriver et d’autre part, cela est rassurant pour vous et vos proches de pouvoir en parler et de s’y confronter : « Ne pas être un fardeau » disait mon papa.
Planifiez financièrement
Difficile à mettre en œuvre dans un contexte économiquement difficile. Mais l’objectif est de réduire les dépenses et d’optimiser le budget à venir :
Analyser et réduisez vos dépenses
Faites un audit c’est-à-dire un récapitulatif de vos dépenses mensuelles et identifiez les postes où vous pouvez économiser. Utilisez des applications de gestion de budget pour suivre vos finances et éviter les dépenses superflues.
Etablir un budget de retraite
Commencez par évaluer vos besoins financiers futurs. Prenez en compte vos dépenses à venir (mutuelles, coût des études des enfants à l’université, voyages, travaux d’aménagement).
Vous vivez dans une maison où les chambres à coucher se trouvent à l’étage ? Y a-t-il pas un moyen d’aménager un accès à l’étage par l’extérieur ?
L’escalier est-il trop escarpé ? Avez-vous une douche accessible ?
Epargnez régulièrement
Même dans notre conjoncture économique délicate, il est important de mettre de côté une partie de vos revenus voire quelques euros. Automatisez vos économies pour vous assurer de contribuer régulièrement à votre « cagnotte » retraite. Les comptes d’épargne retraite, comme le Plan d’Épargne Retraite (PER) en France, offrent des avantages fiscaux intéressants.
Diversifiez vos investissements
Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. Diversifiez vos investissements entre actions, obligations, immobilier et autres actifs. Cela permet de réduire les risques et d’optimiser les rendements à long terme. Consultez un conseiller financier pour élaborer un investissement adapté à votre profil et à vos objectifs.
Accéder aux aides et aux allocations
En France, il existe plusieurs aides pour les personnes en difficulté financière. Recherchez celle(s) qui correspond à votre situation. Il existe l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), l’Allocation personnalisée d’autonomie (Apa) etc. Attention toutefois aux aides qui sont récupérables lors du décès via la succession.
Vous pouvez également bénéficier d’une aide-ménagère, du portage de repas, de Cesu (chèque emploi service Universel) pour les travaux à domicile.
Souscrivez à une mutuelle adéquate
Si vous êtes salariés et que vous allez partir à la retraite, pensez à comparer les assurances santé complémentaires, pour couvrir les dépenses santé non prises en charge par la sécurité sociale. Vous avez la possibilité de demander la portabilité de votre mutuelle obligatoire ou de changer d’organisme. Les frais de santé peuvent augmenter avec l’âge.
Envisagez également une assurance dépendance pour couvrir les coûts liés à une éventuelle perte d’autonomie.
Formation et reconversion professionnelle
Investissez dans la formation
Le Compte Personnel de Formation (CPF) est un outil précieux pour financer des formations tout au long de la vie active. Cependant, une fois que vous prenez votre retraite, votre CPF est gelé
Alors, pensez à utiliser vos crédits avant de partir à la retraite😉.; Il peut être judicieux d’utiliser vos crédits CPF pour suivre des formations qui pourraient vous être utiles, que ce soit pour des projets personnels ou pour préparer une transition vers une activité post retraite.
Lancez une activité indépendante
Il est temps de vous faire plaisir. Si vous avez une compétence ou une passion, que vous avez toujours rêvé de pratiquer : envisagez de devenir autoentrepreneur. Cela peut générer un revenu supplémentaire et offrir une certaine flexibilité. Des plateformes peuvent vous guider dans les démarches notamment sur le site de l’Urssaf .
Adoptez une attitude positive
En 2017, Rachael Stone, chercheuse à l’université York de Toronto, a fait l’étude suivante : elle a demandé à 90 personnes âgées de plus de 50 ans, de toutes conditions physiques, de monter un escalier.
Après un temps d’observation, elle a scindé le groupe en deux. Elle fait lire au premier groupe un article affirmant que la vieillesse rendait plus difficile la montée des marches et augmentait les risques de chutes.
Quatre semaines plus tard, elle refait la même expérience, et constate que les personnes exposées à ces informations négatives (y compris des personnes en bonne condition physique) montaient plus difficilement les marches, marchaient moins vite et de manière plus déséquilibrée.
Cette expérience illustre que les pensées négatives véhiculées par l’entourage de la personne, du personnel médical ou des médias ont des conséquences néfastes sur elle.
Une autre étude menée en 2009 par la chercheuse canadienne Becca Lévy montre que le fait d’avoir une vision âgiste nous fait perdre 7 ans et demi d’espérance de vie.
Conclusion
« Vieillir, ce n’est pas voir les murs s’effondrer. C’est plutôt comme un bâtiment historique qui, avec le temps, acquiert une patine et une valeur inestimable. Il suffit de bien entretenir sa structure, de consolider ses fondations et d’ouvrir de nouvelles fenêtres sur le monde pour continuer à vivre et à évoluer. »
La préparation au vieillissement est un processus continu. Vous disposez de plus de temps libre alors restez ouvert aux nouvelles opportunités, adaptez-vous aux changements, et n’hésitez pas à demander de l’aide si nécessaire.
Avec une bonne préparation et un état d’esprit positif, les années à venir seront les plus riches et épanouissantes de votre vie.
Dites-moi dans les commentaires si vous avez déjà évoqué la perte d’autonomie pour vous-mêmes ou vos proches ?
Merci pour tous ces conseils et cette explicitation des différents types d’autonomie qui permet de ne pas oublier un des aspects et trouver l’équilibre au fil du temps.
Merci pour le retour 😊